Actualités pour les infirmières libérales

Retrouvez sur cet espace les actualités dénichées sur le web et concernant la profession d'infirmier(e) libérale. Nous remercions les sites d'origine pour leurs articles.

Le CBD et ses effets positifs sur la santé

Saturday 20 February 2021 par Brigitte Femenia

Catégorie : articles divers santé

Dans une plante de cannabis, il y a de nombreuses molécules généralement nommées cannabinoïdes. Parmi ces dernières se trouve majoritairement le THC qui a des effets psychoactifs. Contrairement à ce dernier, vous avez le CBD qui est recherché par bon nombre de personnes. Qu’est-ce que c’est que le CBD ? Est-il légal en France ? Découvrez la réponse à ces questions et à bien d’autres dans le corps de cet article.

Ce qu’est le CBD (cannabidiol)

Le CBD ou cannabidiol est une des molécules du cannabis qui, contrairement au THC, ne provoque pas d’effets psychoactifs. C’est une molécule très tendance au vu de ses nombreux bienfaits (réduction de l’anxiété, réduction des crises d’angoisses, anti-inflammatoire) sur la santé. Cette molécule est même en mesure de bloquer les effets négatifs du THC.

Cadre légal sur le CBD en Europe

En Europe, c’est le THC qui est formellement interdit à la vente et à la consommation. En vendre revient donc à enfreindre la loi et à encourir la peine prévue. Contrairement à cette molécule, le CBD n’est pas interdit. Il se vend dans une boutique sous plusieurs formes. Pour qu’il soit propre à la vente et à la consommation dans le cadre européen, il ne doit pas contenir plus de 0,2 % de THC. La molécule majoritaire doit être du CBD.

Sous quelle forme se vend le CBD ?

Aujourd’hui, en France et dans de nombreux pays d’Europe, le CBD se commercialise sous plusieurs formes. Il se vend sous forme d’huile à appliquer sur la peau. Vous pouvez l’avoir sous la forme d’infusion à consommer pour la relaxation ou de gélules comme un complément alimentaire. Le CBD se trouve également sous forme de fleurs, de cristaux (à mettre sous la langue), de crèmes (à appliquer sur la peau), de cookies (à manger) ou encore de liquide pour les cigarettes électroniques. En clair, il existe une panoplie de formes pour le CBD. Mais, où en trouver ?

Généralement, pour acheter du CBD, il faut s’adresser aux sites de vente classique en ligne. Ces différentes boutiques disposent d’un service de coursier qui vous livre votre CBD chez vous. Toutefois, pour qu’une boutique soit agréée à la vente de cette molécule, les produits vendus doivent respecter le cadre légal européen en vigueur, notamment le taux de THC recommandé par produit. Pour finir, elle doit vendre des produits de qualité et offrir des services qui le sont tout autant.

En somme, le CBD offre d’innombrables bienfaits à ses consommateurs. Il est possible d’en consommer sans enfreindre la loi. Pour cela, préférez celui dont le taux de THC ne dépasse pas 0,2 %.

Auteur : Emmanuel Higel

Les bonnes raisons de faire une chirurgie esthétique du nez

Friday 19 February 2021 par Brigitte Femenia

Catégorie : articles divers santé

A l’heure actuelle, la chirurgie esthétique devient de moins en moins taboue en France. Beaucoup de Français commencent alors à s’intéresser à la rhinoplastie. Il s’agit d’une technique qui vise à changer la taille ou la forme du nez. Cette intervention est avantageuse dans la mesure où elle améliore le bien-être psychologique ainsi que la santé. Néanmoins, cette chirurgie est également adoptée dans un souci d’être plus attrayant.

La rhinoplastie pour améliorer sa respiration

L’amélioration de la respiration peut être une raison valable pourfaire une rhinoplastie avec Medespoir. Effectivement, certaines personnes sont sujettes à des anomalies génétiques. Elles vivent leur vie de tous les jours sans s’en rendre compte, comme si ces gènes étaient normaux. Ces éléments d’excroissances peuvent pourtant entraver leur respiration notamment si les individus en question pratiquent du sport.

Afin de résoudre ce problème, de nombreux spécialistes en ORL préconisent une intervention que l’on connaît sous le nom de septoplastie. Cette dernière s’avère indispensable lorsque la cloison nasale n’est pas très droite ou qu’elle touche les os ainsi que le cartilage du nez. Contrairement à ce que l’on pense, ces déformations ne sont pas toujours dues à des traumatismes. Elles sont pour plupart des cas congénitaux.

Réalisée sous endoscopie, une telle opération dure en moyenne 1 heure. Le chirurgien introduit alors une mèche imbibée de xylocaïne naphazoline dans le nez en vue d’atteindre la surface cartilagineuse du septum nasal. Ce n’est qu’après qu’il procédera à l’ablation de la protubérance qui est à l’origine de la déviation. Un remodelage peut aussi être adopté en complément à cette chirurgie du nez.

L’hypertrophie des cornets peut également provoquer cette sensation de nez bouché. Ces cornets sont les petites ramifications responsables du réchauffement puis de l’humidification de l’air avant que celui-ci n’arrive aux poumons. Le traitement de cette maladie peut alors être effectué en parallèle à la septoplastie. Dans cette optique, l’intervenant aura à diminuer leur volume ce qui aura pour effet de faciliter la circulation de l’oxygène dans l’organisme.

Corriger ses défauts pour un bien-être psychologique

Pour la plupart des gens, c’est à l’adolescence que le nez commence à poser problème. Il est vrai que seuls peu de jeunes se trouvent véritablement beaux ou belles à cet âge. Cependant, à chaque fois qu’ils regardent le miroir le matin au réveil, leur nez est une des premières choses qu’ils voient. Un petit défaut peut alors tourner en vrai cauchemar voire en obsession chez certains.

Certes, la partie esthétique est importante dans une rhinoplastie. Toutefois, pour de nombreux patients, l’on cherchera surtout à se défaire d’un défaut en particulier. A ce titre, l’on peut citer le problème des narines trop larges ou encore une bosse nasale plus accentuée que la normale. La racine du nez peut aussi être mal vue, et ce, qu’elle soit creuse ou comblée. En ce qui concerne la pointe du nez, une personne peut trouver la sienne trop longue, trop tombante ou trop remontée.

En général, nul ne se soucie d’avoir le plus beau nez au monde. Toutefois, une personne ne sera satisfaite que si l’on corrige le problème qu’elle juge le plus remarquable. Il sera donc important pour un chirurgien plastique de bien se renseigner sur la motivation de celle-ci avant de procéder à l’opération. Cet aspect psychologique est susceptible de varier d’un sujet à un autre.

Se faire opérer pour des raisons esthétiques

Il arrive que la rhinoplastie ne résulte pas d’un problème vital et encore moins d’un complexe intérieur. Pour une poignée de gens, la chirurgie est une option leur permettant de ressembler plus à leur star favorite. Pour d’autres, cette intervention répond à un objectif ultime qui est de plaire au maximum de gens. Ces raisons, bien que superficielles, sont amplement suffisantes pour pousser une jeune fille ou un jeune garçon à faire le pas.

Pratiquer la rhinoplastie permet à une personne de retrouver un certain équilibre facial. Celle-ci souhaite effectivement que son nez s’intègre parfaitement aux traits de son visage et que celui-ci ne soit ni trop proéminent ni trop discret. Le but est donc qu’une chirurgie puisse créer cette harmonie que l’on recherche dans ce type d’opération.

En plus d’embellir, cette pratique a l’avantage de rajeunir le patient. En effet, le nez a tendance à tomber progressivement au fur et à mesure que l’on vieillit. Remonter sa pointe de nez et rectifier la petite bosse auront certainement un effet rafraîchissant. Néanmoins, les personnes qui le font sont de plus en plus rares.

Toujours dans un souci d’embellissement, beaucoup songent à changer la forme globale de leur nez. Or, il arrive que cela nécessite des modifications sur plusieurs points à savoir le dorsum, la forme des narines ou la pointe nasale. Un remodelage est même considéré comme étant un moyen de modifier son apparence tout en gardant son identité ethnique.

Que faut-il savoir avant de faire une chirurgie du nez?

De nombreuses raisons peuvent motiver une personne à réaliser une rhinoplastie. Toutefois, il est essentiel de noter quelques points avant d’oser. Bien que la douleur en elle-même ne soit pas aussi importante qu’avec une fracture, des complications peuvent survenir. C’est le cas notamment si l’intervention a été réalisée par un piètre chirurgien.

Quelles sont les complications possibles ?

A défaut d’antibiotiques, le nez peut par exemple faire l’objet d’une infection. Par ailleurs, il se peut que des hématomes surviennent après l’opération. Ces derniers s’accompagnent généralement d’une douleur atroce et d’un gonflement. Il sera alors nécessaire d’effectuer une deuxième opération en vue de les évacuer.

Et les suites post-opératoires ?

Avoir des ecchymotiques ou des paupières gonflées est normal suite à une rhinoplastie. Ces symptômes ne sont cependant que provisoires. Elles disparaissent au bout de deux semaines. Cela dit, des soins post-opératoires sont préconisés par les médecins. Le patient devra par exemple utiliser du sérum physiologique en gouttes pour assainir son nez. Ces suivis peuvent se faire jusqu’à un an. C’est pourquoi il est proscrit de se lancer dans une rhinoplastie sur un coup de tête.

Adaptation des posologies de certains traitements par l’infirmier : un décret pose les conditions pr

Friday 12 February 2021 par Brigitte Femenia

Le décret n° 2021-115 du 3 février 2021 précise les conditions requises pour permettre aux infirmiers d’adapter la posologie de certains traitements pour une pathologie donnée.

Sommaire

Une nouvelle compétence pour les infirmiers >
1ère condition : un protocole dans le cadre d’un exercice coordonné >
2e condition : une formation des infirmiers concernés >
3e condition : une information des patients et du médecin prescripteur >

Une nouvelle compétence pour les infirmiers

La possibilité pour un infirmier ou une infirmière d’adapter la posologie de certains traitements pour une pathologie donnée a été intégrée dans le code de la santé publique par la loi n° 2019-774 du 24 juillet 2019 relative à l’organisation et à la transformation du système de santé.

L’article L. 4311-1 du code de la santé publique (CSP) précise en effet qu’une telle adaptation est possible, sur la base des résultats d'analyses de biologie médicale, sauf en cas d'indication contraire du médecin, et sous réserve d'une information du médecin traitant désigné par le patient. Elle doit s’inscrire dans un protocole dans le cadre d'un exercice coordonné et moyennant certaines conditions à déterminer par décret. C’est dans ce cadre qu’intervient le décret n° 2021-115 du 3 février 2021.

La liste des pathologies et traitements concernés doit être fixée par arrêté du ministre chargé de la Santé, pris après avis de la Haute Autorité de santé. Elle n’est pas encore parue à ce jour.

1ère condition : un protocole dans le cadre d’un exercice coordonné

Le décret insère dans le code de la santé publique un article D. 4311-15-2, qui précise les contours des protocoles, qui doivent :

  • respecter les recommandations de bonnes pratiques élaborées ou validées par la Haute Autorité de santé ;
  • détailler les activités réalisées par les infirmiers qui participent à leur mise en œuvre ;
  • prévoir les critères d’éligibilité et de retrait des patients concernés ainsi que les modalités de leur information sur le protocole ;
  • déterminer les conditions d’organisation permettant d’assurer, en cas de besoin, l’accès au médecin traitant du patient ou, à défaut, à un médecin exerçant dans le cadre du même dispositif d’exercice coordonné ;
  • définir les conditions d’organisation d’une démarche de gestion des risques et d’analyse en équipe des événements indésirables liés à leur application ;
  • prévoir les conditions de leur actualisation.

Ces protocoles doivent s’inscrire dans le cadre d’un exercice coordonné, c’est-à-dire au sein d’équipes de soins primaires, de CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé), de centres de santé ou encore de maisons de santé.

Ils sont inscrits dans le projet de santé de la structure et portés à la connaissance de l’agence régionale de santé, qui les adresse à son tour au comité national des coopérations interprofessionnelles, qui veille à une application cordonnée sur le territoire national.

Source : www.macsf.fr

« Les Idels ont déjà effectué plus de 15 000 visites d’accompagnement à l’isolement »

Thursday 11 February 2021 par Brigitte Femenia

Catégorie : actualité infirmier(e)s

Depuis le 21 janvier, des Idels se rendent au domicile de patients positifs à la Covid pour les aider à organiser leur isolement. Un acte facturé environ 23 euros, et dont Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance maladie, dresse un premier bilan très positif.

Espace infirmier : À quels besoins répond la visite infirmière d’accompagnement à l’isolement ?

Thomas Fatôme : Ce dispositif est né d’un retour d’expérience issu du contact tracing. Nous avons remarqué que l’isolement des personnes positives n’était pas toujours bien respecté. Il était nécessaire d’aller au-delà d’un accompagnement téléphonique, en se rendant sur place, au domicile de certaines personnes. Et comme les infirmiers libéraux sont présents sur tout le territoire, qu’ils se rendent habituellement au domicile des patients, ils étaient clairement les professionnels à mobiliser.

Comment le dispositif fonctionne-t-il ?

Dans le cadre du contact tracing, tous les patients positifs sont appelés par l’Assurance maladie. À cette occasion, le traceur propose systématiquement une visite à domicile. Si le patient donne son accord, la visite est proposée sur l’une des plateformes de mise en relation qui ont été mises en place dans chaque région. Les infirmiers qui sont inscrits sur ces plateformes peuvent ensuite décider de prendre la visite, et prennent rendez-vous avec le patient. Il faut aller vite, car l’enjeu est de faire la visite dans les 24 heures.

Que fait l’infirmier une fois au domicile du patient ?

Il peut donner tout une série de conseils sanitaires, très pratiques, par exemple sur la manière dont on gère les repas dans une famille quand l’un des membres est positif, sur la façon d’organiser les sanitaires… Il peut également tester les cas contacts dans le même foyer. On sait que les contaminations à l’intérieur du domicile sont importantes, et le rôle des infirmiers est d’accompagner chaque foyer vers les bons gestes.

L’objectif est-il de cibler les publics les plus précaires ?

Nous sommes dans une logique de proposition systématique. Nous avons besoin de plus de recul pour savoir qui répond favorablement. Mais il est vrai que nous avons eu beaucoup d’exemples de personnes qui étaient dans une situation de précarité.

Quel est le bilan du dispositif à ce stade ?

Nous n’avons commencé que le 21 janvier, donc c’est encore trop tôt pour faire ce bilan. Ce que nous pouvons dire, c’est que nous avons commencé par accompagner les infirmiers dans cette mission : à ce jour, 33 334 visites ont été effectuées auprès d’eux par les délégués de l’Assurance maladie, et les caisses locales ont organisé une centaine de webinaires réunissant environ 7 500 participants. Pour ce qui est du nombre de visites, nous nous sommes donnés jusqu’à la fin février pour tirer un véritable bilan, car nous sommes en train de monter en charge. Mais au 5 février, nous avions déjà compté entre 15 000 et 20 000 visites. C’est déjà un résultat très positif, parce que les dispositifs de visite à domicile qui existaient jusque-là pour la Covid, et dont nous nous sommes inspirés pour cette visite d’accompagnement à l’isolement, avaient parfois du mal à décoller.

Les premiers échos des Idels sont assez positifs, mais certains ont déploré que les patients n’aient pas toujours bien compris le rôle des soignants lors de cette visite…

Oui, c’est un point que nous avons identifié. Il y a aussi des cas où le patient dit oui dans le cadre du contact tracing, puis se ravise quand l’infirmier veut prendre rendez-vous. Certains ont par ailleurs trouvé porte close. Nous avons donc des efforts de pédagogie à faire. Mais je dois dire que les retours que nous avons des infirmiers sont très positifs : c’est à leurs yeux une mission importante pour les patients, et je crois une reconnaissance de leur profession.

Si le bilan est si positif, pourquoi ce dispositif n’a-t-il pas été mis en place plus tôt ?

Nous apprenons en permanence avec cette crise : nous avons appris qu’il fallait tester plus, qu’il fallait être encore plus rapide, d’où les arrêts de travail dérogatoires avant le résultat du test, par exemple. Et nous avons aussi appris qu’il fallait mieux accompagner les patients dans l’isolement, car certains pouvaient être déboussolés, perdus, et avoir besoin d’appui. Je rappelle que nous n’avons pris en main la mission de contact tracing que depuis fin avril. Ce n’est pas comme si nous faisions cela depuis dix ans !

Propos recueillis par Adrien Renaud

Source : www.espaceinfirmier.fr

La visite d’un infirmier pour les personnes testées positives au Covid-19

Saturday 6 February 2021 par Brigitte Femenia

Catégorie : actualité infirmier(e)s

Depuis le 21 janvier, les enquêteurs sanitaires en charge du contact tracing proposent systématiquement la visite d’un infirmier libéral aux personnes déclarées positives au Covid-19. Cette rencontre permet d’aider le patient à organiser son isolement, de tester les autres membres du foyer, de proposer un accompagnement, d’informer le médecin traitant et de rappeler les messages de santé publique. Vingt-quatre infirmiers participent au dispositif.

Il est 19 heures ce mercredi soir. Après sa journée de visites chez ses patients et avant sa garde de nuit chez les sapeurs-pompiers de Cayenne, Delphine Pérus, infirmière libérale de l’Île-de-Cayenne, va rendre visite à deux jeunes femmes déclarées positives au Covid-19 lundi. L’Assurance maladie propose depuis deux semaines ce service, lors des appels de contact tracing, à tous les personnes nouvellement déclarées porteuses du virus. Le but est de les aider dans leur isolement à domicile et de détecter d’éventuelles difficultés sociales ou problématiques de santé autres.

La première visite, ce soir-là, est pour une secrétaire médicale de 28 ans, sur la ZAC Hibiscus, à Cayenne. Elle accueille l’infirmière sur son balcon, au premier étage d’un des récents immeubles du quartier. Son compagnon a été testé positif le même jour. Leur petite fille, en revanche, n’a pas attrapé le virus. Elle est donc gardée par sa grand-mère. Tout se passe bien pour cette professionnelle de santé déjà sensibilisée à la maladie. L’appartement est bien aéré, son enfant est gardée, la famille dépose les courses, son conjoint télétravaille. Seule la perte de goût l’inquiète un peu, et sa fille qui demande tous les jours quand elle pourra rentrer à la maison. « Pour vous, toutes les conditions sont bonnes. Je n’ai pas grand-chose à faire pour vous », reconnaît Delphine Pérus. Elle s’assure toutefois que la jeune femme a bien tous les numéros de téléphone des services qui peuvent l’aider si besoin. « N’hésitez pas, même si votre demande vous paraît dérisoire. Vous pouvez aussi m’appeler, 24 heures/ 24. »

Ce n’est pas toujours le cas. « La deuxième personne que j’étais allée voir, la semaine dernière, c’était une catastrophe. C’était un squat où, avec la meilleure volonté du monde, il était impossible de s’isoler. Dans de telles conditions de promiscuité, il était impossible de respecter quoi que ce soit. J’ai signalé la situation pour qu’elle puisse bénéficier d’un isolement à l’hôtel. »

Autre situation, toujours la semaine dernière, dans le centre-ville de Cayenne. Une maison créole rénovée en appartement avec une cour intérieure et un logement au fond de la cour. C’est là que vivait la patiente. « Elle avait compris l’isolement. Elle s’était organisée avec ses enfants. Mais c’était elle qui faisait le ménage des parties communes et elle continuait de le faire. Et c’est aussi elle qui est venue m’ouvrir la porte de l’immeuble. Je lui ai donc donné quelques astuces pour éviter de transmettre le virus », se souvient Delphine Pérus.

Apporter son aide, sa connaissance de la maladie, c’est ce qui a motivé Delphine Pérus, quand l’Assurance maladie et l’Agence régionale de santé ont lancé un appel à volontaire pour réaliser ces visites à domicile chez les patients diagnostiqués positifs au Covid-19. « Je ne suis pas d’accord avec tout ce qui est mis en place mais je sais ce que je sais faire et ce que je peux apporter. »

Lors d'une rencontre avec l'ARS, Laurence Cauchard, médecin chef de la direction régionale du service médical, à la Caisse générale de sécurité sociale, se réjouissait que « de plus en plus d'infirmières sont volontaires. Les retours des premiers patients visités et des infirmières sont très positifs

- Le casse-tête de l'adresse

Delphine Perus nous avait prévenu, en découvrant l’adresse d’une des patientes à voir mercredi soir : être infirmière libérale en Guyane, c’est parfois aussi compliqué que soutenir une thèse de géographie. L’impasse où habite la patiente n’évoque rien ni à l’IDEL ni à l’auteur de ses lignes – qui cumulent à eux deux quarante années à arpenter l’Île-de-Cayenne. Mais le nom de l’impasse ne parle pas non plus à Mappy, ni à Waze, ni à Viamichelin, ni à Maps… en fait à pas grand-monde. « Ici, on a toujours dit qu’on habitait [il cite une grande rue de Cayenne], soupire un riverain, qui vit là depuis trente-six ans. La mairie nous a mis une pancarte il y a un an, avec le nom d’une personne qu’on ne connaît pas. »

Trouver l’impasse n’a pas été une mince affaire. Il s’agit désormais de trouver le n°6, alors que la nuit est tombée sur Cayenne depuis plus d’une heure. « Des numéros, il n’y en a jamais eu », poursuit le riverain. Le numéro de téléphone de la patiente, par un malencontreux concours de circonstances, n’est pas le bon. L’impasse ne compte que sept maisons et un petit immeuble, mais pas grand-monde dehors à cette heure-ci, pas de nom sur les boîtes aux lettres et peu de sonnettes. Un automobiliste ouvre le portail électrique de l’immeuble pour rentrer chez lui. Delphine Perus se faufile. L’automobiliste n’a jamais entendu le nom de la patiente. Toujours pas de nom sur les boîtes aux lettres, ni sur les boutons des interphones. Un locataire vient ouvrir à l’infirmière. Il n’a jamais entendu le nom de la patiente. Delphine Perus se lance alors dans un porte à porte effréné, à la recherche de sa patiente. A la sixième porte, deux étages plus haut, ce sera la bonne !

♦ Des visites pour conseiller, tester, accompagner…

Les visites à domicile d’infirmiers libéraux, réalisées depuis le 21 janvier en Guyane, sont l’un des principaux outils de la nouvelle stratégie « Tester, alerter, protéger ». Cette visite est « réalisée idéalement dans les vingt-quatre heures suivant l'appel », rappelait le Dr Cauchard, médecin chef à la direction régionale du service médical, à la Caisse générale de sécurité sociale (CGSS), lors d'une rencontre avec l'ARS. Au plus tard, elle est réalisée dans les 48 heures suivant l’annonce du résultat positif. Elle permet au professionnel de santé de :

  • Relayer les messages de santé publique, de bonne appropriation de la démarche, de l’importance de respecter l’isolement, des gestes barrière et des signes cliniques qui doivent alerter. Ceci afin d’aider les personnes à « réussir leur isolement » en leur prodiguant des conseils sanitaires et d’organisation de la vie quotidienne en particulier ;
  • Tester les personnes du foyer non testées ;
  • Identifier les personnes nécessitant un appui social à leur isolement pour réaliser le lien avec Yanacov lorsqu’un besoin est identifié ;
  • S'assurer qu'il n'y a pas de risque de gravité ;
  • Vérifier que le patient a bien récupéré ses masques ;
  • Informer systématiquement le médecin traitant de la réalisation de la visite.

Au cours de la première semaine, 31 patients ont demandé à recevoir cette visite.

En pratique, les enquêteurs sanitaires en charge du contact tracing proposent systématiquement aux personnes testées positives à la Covid un accompagnement sanitaire, matériel et psychologique à l’isolement. L’Assurance maladie transmet ensuite la liste des patients ayant accepté la visite au GCS Guyasis. Le Dr Gilles Thomas sollicite alors un infirmier pour réaliser les visites de son secteur géographique. Si le patient a l’habitude d’être suivi par un infirmier, il peut le signaler pour qu’il réalise cette visite. Actuellement, 24 infirmiers se sont portés volontaires sur ce dispositif pour l’ensemble de la Guyane, dont la très large majorité dans l’Île-de-Cayenne et, malheureusement, aucun dans le secteur des Savanes, entre Macouria et Iracoubo.

La Caisse générale de sécurité sociale (CGSS) recontactera le patient à J4 et à J7 après son test positif pour le suivi et la fin de son isolement.

Si la visite à domicile de l'infirmier n'est pas accepté ou si aucun infirmier ne peut la réaliser et en l'absence de médecin traitant, un suivi médical est assuré à J2 par Véyé mo santé (Île-de-Cayenne, Kourou et Savanes) ou le Centre Hospitalier de l'Ouest Guyanais (Saint-Laurent du Maroni et le littoral ouest). En cas de vulnérabilité sociale, il est proposé une visite à domicile par les équipes de YanaCov et Médecins du monde (Île-de-Cayenne), de la Croix-Rouge française (Kourou et Savanes) ou du Chog (Saint-Laurent du Maroni et littoral ouest). Dans les communes de l'intérieur, le suivi est assuré par les centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS).

 

Source : www.blada.com